Gaspar Noé Love 3D

 Love  3D

"L’idée de départ, c’était de représenter la vie amoureuse d’un jeune étudiant en cinéma de 25 ans, avec tous les dérapages liés à la fête, à l’alcool et autres excès. Dire aussi les serments et les promesses non tenus, parce que la vie fait qu’on ne peut pas les tenir. L’enjeu n’était pas de faire un film transgressif, mais plutôt un film qui montre la réalité d’une passion amoureuse. Peu de films montrent la passion sexuelle dans un contexte amoureux."

"L’image du phallus fait toujours peur. Ça a un côté complètement anachronique et schizophrène, à l’ère d’Internet où le porno est accessible partout et par tout le monde. On vit dans une société où la représentation de la violence est bien plus tolérée que la représentation de rapports sexuels entre personnes consentantes. Pourtant, quand les gens font l’amour, ça libère des endorphines et de la sérotonine qui les rendent heureux : on devrait valoriser les rapports sexuels!"

"Les sujets de mes films sont organiques, parce qu’ils sont affaire de pulsions viscérales : la survie, le désir de reproduction ou de vengeance… Par ailleurs, comme j’ai une éducation artistique (mon père est peintre) , peut-être que je suis formaliste dans le sens où, pour moi, la question centrale c’est comment aborder un sujet déjà traité maintes fois sans que ça ressemble à du documentaire. Je me donne des partis pris formels qui me paraissent convenir au film parce qu’ils vont créer un certain type d’émotion. Par exemple, un film en plan-séquence, comme Irréversible, va transmettre un sentiment de véracité plus grand. J’aime tourner en plan-séquence aussi parce que ça permet aux comédiens de s’installer dans le décor et dans la situation. Pour Love, comme pour Enter the Void, j’ai aussi tourné en plan-séquence, mais en faisant plusieurs prises de l’action en entier, pour me laisser la possibilité de les couper au montage, et de récupérer le milieu de la première prise, le début de la troisième, etc."

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