Climax
"Le film a été une création spontanée mais surtout collective. Tout le monde a apporté ses idées : les danseurs, le chef opérateur, le décorateur, le chorégraphe. Tout ça s’est fait dans la joie. Deux mois après on a terminé le montage et on l’a montré dans la foulée à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Ce qui est très bizarre c’est que le jour de la présentation du film, on s’est regardé avec Serge Catoire et on s’est dit « c’est pas possible qu’on ait fait ça en si peu de temps » ! Le résultat était pourtant efficace. C’est un peu comme si une femme tombait enceinte et qu’au bout de quatre mois on lui disait « là il faut sortir le bébé parce que sinon il va mourir » et qu’il allait très bien à la sortie, comme s'il s’était passé neuf mois. Après Cannes j’ai dû faire quelques retouches de mixage et d’étalonnage, travailler sur les affiches, etc. Mais là on est début septembre, il s’est même pas passé neuf mois plein depuis que j’ai commencé à travailler dessus mais tout le service après vente est déjà finalisé. J’aimerais déjà être en train de travailler sur un autre film parce que pour une fois je trouve que le film se porte très bien lui-même. L’enfant est assez solide pour courir tout seul."
"Dans la vie, que ce soit dans le relationnel, dans l’amour, dans le familial, dans la création artistique, et même si le cinéma c’est un travail plutôt collectif, comme une équipe de foot, tu sais toujours quelles choses ont été probantes en fonction de comment tu les as fait. Plus ça va, plus j’aime créer sur le plateau et moins j’aime storyboarder ou écrire les dialogues par exemple. D’ailleurs, à chaque fois que je fais un film, c’est toujours la séquence qui n’était pas dans le scénario et qui a été décidée à la dernière seconde qui me plaît le plus. Ici, les gens sont venus avec leur bagou. Climax est l’œuvre la plus collective que j’ai faite à ce jour. Même mon père me dit que c’est son film préféré et il y a plein de réalisateurs qui m’ont dit que c’était mon meilleur film. Je n’ai jamais aussi peu préparé un truc et on ne m’a jamais autant félicité."
"Peut-être faut-il que je mette encore plus mon ego au placard et que je trouve plutôt les moyens d’accomplir tout le potentiel caché dans le réel, face à moi. Par rapport aux projets à venir, j’ai vraiment envie de me lancer dans des documentaires, au moins un, en utilisant tous les artifices du cinéma de fiction tel que je le connais. L’intérêt c’est de formaliser le réel sans partir, comme c’est le cas avec la fiction, avec un début, un milieu, une fin, que j’aurais décidé à l’avance. J’aimerais me plonger dans l’inconnu. Je connais le langage, je sais comment mettre tout ça en forme, mais j’ai envie de partir de faits réels et de tomber amoureux du sujet, des gens que je trouverai là. C’était un peu le cas dans ce film. Du gamin à Sofia et Kiddy, en passant par tous les danseurs, c’est des gens que j’étais profondément heureux de filmer. J'en suis tombé amoureux ! Ils me fascinaient tous."