Irréversible
"Sans eux, le film n’existerait pas. Irréversible s’est fait par cette volonté collective de faire un film ensemble l’an dernier. On était en mai, ils étaient disponibles fin juillet et en août, moi aussi, et voilà. J’aurais jamais réussi à faire ce film avec deux autres comédiens. Il y avait aussi l’avantage de leur célébrité, qui a permis de déclencher le financement du film. Le financement était monté avant même que je ne livre une seule page de scénario. On entend parler de trucs comme ça à propos de Godard, ça fait rêver, et puis voilà, ça s’est produit. Je ne sais pas si ça se reproduira dans ma vie."
"La représentation de la violence dépend du sujet. Si un jour je fais une comédie ou un film grand public, on verra… Dans le cas présent, on était partis pour faire un film de viol et de vengeance. Après, les limites viennent du fait que, quoi qu’on fasse, les gens savent très bien que ce n’est qu’un film. Même si des scènes peuvent être impressionantes à l’écran, pas un seul spectateur n’ignore que c’est du chiqué, que tout est simulé. La limite, c’est la conscience du public qui sait qu’il ne regarde pas un documentaire. La limite, c’est jusqu’où chacun veut bien s’identifier. J’assume ce film parce que j’y retrouve des éléments qui m’ont marqué et fait réfléchir dans d’autres films comme Les Chiens de paille ou Délivrance. Même si ces films montrent des cauchemars, ils m’ont servi de repères dans la jungle du réel."