Gaspar Noé Enter the Void

Enter The Void

"Que ce soit dans Carne (un malentendu qui tourne au coup de poignard), dans Irréversible (le viol anonyme au détour d’une rue) ou l’accident de voiture de Enter the Void, il en ressort souvent qu‘on peut tout perdre en une seconde. La peur de perdre ses parents est la peur ultime de tout enfant et, en effet, c’est un ressort dramatique auquel n’importe qui devrait s’identifier. J’ai rencontré une fois une fille qui avait assisté avec sa petite soeur à la mort de sa mère dans des conditions très similaires. Quant à moi, j’avais eu très jeune un accident de taxi qui, bien qu’anodin en comparaison, est resté gravé dans ma mémoire. Mais le vrai ressort dramatique dans ce film est le pacte de sang des deux enfants, avec cette promesse impossible à tenir de se protéger mutuellement, même par-delà la mort."

"Ma plus grande obsession quand j’ai commencé à préparer le film n’était pas de savoir qui allait jouer dedans, mais qui serait mon machiniste. Le plus compliqué c’était d’avoir quelqu’un de suffisamment doué pour trouver des systèmes de fixage de grue pour que la caméra vole en permanence en traversant les murs. Ça paraissait un pari technique impossible. On a essayé de faire fabriquer des prototypes. Finalement on pensait tourner dans des décors réels, mais on a dû beaucoup reconstruire en studio parce que c’était impossible autrement. Du coup on avait des énormes grues dans les studios et leurs mouvements étaient parfois limités. Je faisais des cauchemars dans lesquels la grue était bloquée et, tous les soirs, je rêvais de position de caméra et d’enchaînement de plans... Heureusement on m’a trouvé un machiniste japonais aussi génial qu’adorable. C’est même un miracle que le film soit techniquement aussi achevé, parce que chaque séquence soulevait un nouveau problème technique

                                 Entretien avec....   Gaspar

            A Propos du Film             Noé


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